L'homéopathie a été inventée par Hahnemann, médecin considéré comme l'un des véritables pères de la « pharmacologie scientifique contemporaine » fondée sur l'étude expérimentale des médicaments.
Docteur en médecine en 1779, Hahnemann met d'abord en application les leçons qu'il a reçues de ses maîtres pour soigner les malades qui viennent le consulter.
Or, dans l'Europe du XVIIIe siècle, les médecins font essentiellement usage de mélanges de produits divers et variés - arsenic, mercure, belladone, huiles d'araignées (!), etc.
Dont la composition résulte du plus grand empirisme, mâtiné d'obscurantisme, le plus célèbre de ces remèdes étant la thériaque.
Très rapidement, Hahnemann prend conscience du manque d'efficacité des produits que ses confrères et lui-même administrent aux malades et, surtout, il est atterré par leur toxicité.
Ne supportant pas cette impuissance face au malade, il cesse momentanément son activité de médecin.
Pour assurer la subsistance de sa famille, Hahnemann gagne alors sa vie en traduisant des ouvrages médicaux.
Ce travail le conduit bientôt à tester une à une les matières premières composant les médicaments, donc à observer les effets obtenus par leur administration, d'abord sur lui-même, puis sur des sujets sains volontaires.
Il faudra encore environ deux siècles pour codifier cette pratique dans la mise au point des médicaments nouveaux.
Observer sans relâche les modifications engendrées par un même produit sur de nombreux sujets sains, puis comparer ces modifications aux symptômes présentés par des malades, tel sera le souci de Hahnemann pendant plus de 40 ans.
C'est en cela que Hahnemann est l'inventeur de la médecine expérimentale, bien avant Claude Bernard.
Par analogie avec ce qu'il sait du quinquina, Hahnemann aboutit à la conclusion que, pour être efficace et sans danger, un médicament doit être utilisé sous forme diluée et qu'il doit exister une similitude entre les symptômes du malade et les troubles induits par une dose toxique du produit servant à préparer ce médicament.
C'est ce que Hahnemann a résumé par l'aphorisme : « Similia slmilibus curentur », qui se traduit par : « que les semblables soient guéris par les semblables ».
Pour s'assurer de la non-toxicité des médicaments, Hahnemann dilue, dilue et dilue encore les souches dont il veut faire des médicaments, et il constate des effets thérapeutiques réguliers pour des dilutions infinitésimales:
L'invention des médicaments homéopathiques est donc le fruit d'approximations successives au milieu d'une démarche scientifique expérimentale, c'est-à-dire reproductible.
Fort de sa découverte, Hahnemann reprend donc ses consultations; les hasards de sa vie mouvementée le conduiront à Paris où il épousera en secondes noces l'une de ses patientes.
De 1796 à sa mort, il publie le résultat de ses travaux; ses deux ouvrages les plus célèbres sont l'Organon de l'art de guérir (1810), dans lequel il codifie l'emploi d'un seul médicament au cours d'un traitement, puis le Traité des maladies chroniques (1828), dans lequel il expose au contraire la nécessité d'utiliser plusieurs médicaments pour traiter un malade.
♦ Hahnemann est le premier à formaliser la fabrication du médicament homéopathique et les domaines de sa prescription.
♦ Les médicaments homéopathiques sont les premiers médicaments mis au point scientifiquement, c'est-à-dire ayant fait l'objet d'une expérimentation.
♦ Cette expérimentation est à la fois pharmacodynamique (étude d'une substance sur des sujets sains) et pharmacothérapique (étude de la même substance sur des sujets malades).
♦ En effet, jusqu'à la fin du XIXe siècle, on n'a utilisé que les médicaments ayant empiriquement une bonne réputation ou « remèdes de bonne femme » (« femme » étant ici une francisation abusive du mot italien fama, qui désigne la réputation ; on trouve la même racine dans l'adjectif français fameux et dans l'anglais famous).
♦ L'homéopathie est présente dans plus de 80 pays à travers le monde.
♦ Près de 36 % des Français ont déjà eu recours à des médicaments homéopathiques ; 31 % sont favorables à l'utilisation de ces médicaments et attendent de leur médecin ou de leur pharmacien un conseil pour se soigner par homéopathie (Sources : IPSOS - avril 2002).
♦ Le nombre de patients qui se soignent par homéopathie a doublé au cours des 15 dernières années.
♦ En France, plus de 30 000 médecins généralistes libéraux sont prescripteurs de médicaments homéopathiques, soit près d'un médecin sur trois.
En France, la thérapeutique homéopathique est du ressort exclusif des professions de santé ayant un droit à la prescription (médecins, dentistes, sages- femmes, vétérinaires) ou au conseil (Pharmaciens).
Tout professionnel de santé peut donc prescrire ou conseiller un traitement homéopathique dans la limite de ses connaissances. Tout professionnel de santé peut suivre une formation en homéopathie complémentaire à la formation initiale les conduisant au diplôme leur permettant d'exercer leur profession.
Pour se procurer l'adresse d'un médecin homéopathe, voir Contacts.